LE CERCLE. En période d’incertitude économique, les entreprises n’ont pas le droit à l’erreur. Un recrutement quel qu’il soit, ne s’improvise pas, et les conséquences d’une erreur de casting peuvent être extrêmement lourdes financièrement.
L’institut Harris Interactive a mené en 2012 une enquête au niveau mondial sur 6 000 responsables des ressources humaines, en leur demandant s’ils avaient déjà commis des erreurs de recrutement. Arrivent en tête les Russes, avec 88 % de réponses positives, suivis de près par la Chine et le Brésil (87 %) puis l’Inde (84 %). En queue de peloton, nous trouvons l’Allemagne (58 %) ? Et… la France (53 %) !
Gardons-nous cependant de tout cocorico intempestif : cette étude étant déclarative, on ne saura jamais dans quelle mesure l’ego latin des interrogés a joué dans ce résultat ! Il n’existe en fait aucune statistique vraiment fiable sur le sujet. Et pour cause, rares sont les professionnels des ressources humaines enclins à aller crier sur la place publique qu’ils ont échoué dans leur mission. Un élément ressort toutefois de cette enquête, largement plus de la moitié des recruteurs admettent avoir déjà manqué leur cible…
Que coûte un recrutement ?
Alors combien coûte un recrutement raté ? La question est aussi importante que la réponse est difficile à fournir. Vous entendrez de nombreux experts vous affirmer, statistiques à l’appui, qu’il en va de 50 000 €, de six mois de salaire ou plus, quand ce n’est pas d’un an…
Tout recrutement, qu’il soit réussi ou non, a un coût et l’erreur en matière de ressources humaines coûte cher. De la définition du poste aux premiers salaires versés, en passant par la recherche des candidats, l’étude de leurs profils, les entretiens, les frais liés à l’intégration à la structure et la formation, nous parlons là de milliers d’euros (qui se chiffrent en dizaines de milliers d’euros pour les postes à responsabilités), sans compter le coût d’une éventuelle rupture de contrat !
Sans parler non plus des « dommages collatéraux » : perte de motivation des équipes, possible baisse des résultats et de la productivité, incidences négatives sur l’image de l’entreprise potentiellement dégradée auprès de ses clients et fournisseurs.
Alors, faites des économies…
Recruteurs, ne vous laissez pas influencer par une cooptation trop pressante ! Ne vous laissez pas tenter par la prise de références sauvage ! Et surtout, ne choisissez JAMAIS un candidat par défaut… Si le processus est externalisé, assurez-vous de vous appuyer sur un partenaire en recrutement professionnel et expert. Ce partenaire est par ailleurs susceptible de vous aider à préciser le besoin en amont et au cours de la recherche en fonction du marché. Assurez-vous que ce partenaire vous accompagnera aussi dans le temps et notamment sur la phase d’intégration.
Enfin, n’oubliez pas qu’un recrutement réussi se mesure dans la durée. On a coutume de considérer que les cent premiers jours seront la phase critique, durant laquelle l’employé nouvellement arrivé devra être suivi de près pour assurer son intégration.
Plutôt que de nous demander combien coûte un recrutement raté, essayons donc de chiffrer ce que rapporte un recrutement réussi ! Le bénéfice d’un recrutement réussi sera inversement proportionnel au coût d’un recrutement raté, sous réserve de respecter quelques règles RH fondamentales et quelques étapes clés !
Source : Les Echos.fr